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Graffitis, Racailles ou Teufeurs, approchez n'ayez pas peur !
13 mai 2018

Médias et Rap une relation compliqué

Une large partie des composantes de la Culture Hip-hop reste méconnue du grand public. Alors que le rap est le genre musical le plus écouté en France sur les plate formes de streaming, il est encore regardé de haut par une bonne partie des journalistes.

«Le rap est une sous-culture d'analphabètes», lançait Éric Zemmour en 2008 lors d'un débat télévisé. Si l'essayiste est connu pour ses prises de positions radicales, la plupart des rappeurs français n'ont pas non plus vraiment la cote auprès des médias grand public.

Le 29 septembre 2017, le passage d'un autre rappeur, VALD, chez Thierry Ardisson nous rappelait à quel point certains clichés sur le rap avaient la vie dure. Ce soir-là, l'animateur de «Salut les terriens» entamait ainsi son interview:

«Vald, bonsoir. Vous n’êtes pas vraiment un rappeur comme les autres. Vous n’êtes pas noir. Vous ne passez pas vos journées en salle de muscu et vous savez que le verbe “croiver” n’existe pas

Entre comparaison facile de Vald à Eminem et questions sur son frère qui s'ést converti à l'islam, Thierry Ardisson incarnait à lui seul la caricature d'une classe médiatique élitiste.

 La culture hip-hop reste liée, dans l'imaginaire collectif, aux classes populaires, et plus particulièrement aux banlieues. Dans certains sites ou publications, elle est encore davantage traitée sous le mode du fait divers que de la rubrique culture.

Pour Olivier Cachin, les idées reçues ne touchent pas uniquement la musique en elle-même, mais sont avant tout symptomatiques d'une fracture sociale:

«Le mépris de classe qui entoure le rap est un corollaire du mépris qui frappe les milieux populaires, bien sûr

Les journalistes parisiens se le voient reprocher fréquemment : ils ne mettent jamais les pieds en banlieue, et lorsqu'ils le font, c'est bien souvent pour faire des sujets «choc» sur la drogue et la délinquance. Une réalité décriée dans de nombreux textes de rap. En 2009, le rappeur Youssoupha scandait, dans son titre «À force de le dire»:

«À force de juger nos gueules, les gens le savent qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit que c'est nous, je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Éric Zemmour.»

Ce dernier porta plainte contre l'artiste pour «menace de mort», on a pu alors assister un véritable déchaînement médiatique de nombreux journaux francais, qui n'ont pourtant pas fait de de gros titre lorsque Éric Zemmour avait finalement perdu le procès quelques semaines plus tard.

Connu pour son rap militant, Kery James écrivait quant à lui, dans «Vent D'État»:

«J'accuse les médias d'être au service du pouvoir, de propager l'ignorance et de maquiller le savoir.»

Pour assurer sa diffusion et faire émerger des talents, le rap crée ses propres supports. De Rentre dans le cercle (battle de rappeurs connus et émergents) à Rap Genius (décryptage) la Culture Hip-hop assure sa communication.

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